Emre Arolat
Architecte jugé digne des prix les plus prestigieux du monde de l'architecture tels que Aga Khan et Mies van der Rohe
Emre Arolat a été jugé digne des prix les plus prestigieux du monde de l'architecture tels que Aga Khan et Mies van der Rohe; Il se démarque comme un architecte polyvalent qui a signé de nombreux projets différents tels que des hôtels, des aéroports, des résidences, des aires de loisirs, des centres culturels et des campus.
Depuis 2004, avec ses bureaux à Londres, New York et Istanbul, Emre Arolat Architecture - EAA - attribuent sa signature à plusieurs grands immeubles. En Belgique, sa société a assuré la rénovation de l'Entrepôt royal Tour&Taxis en 2005.
L'EAA considère qu'il est important qu'au début de chaque projet il y ait des délibérations sur les notions de région, de zone, de modèles locaux, de ressources culturelles et physiques. À cet égard, un effort multicouche de lecture, de recherche et de compréhension est entrepris afin de révéler les caractéristiques collectives et psychologiques du projet.
Bien sûr, c'est en même temps une lecture qui inclut également des facteurs sociaux, économiques et idéologiques. Il n'est donc pas surprenant que l'EAA soit très appréciée pour sa capacité à concilier l'identité et l'enracinement du contexte et du lieu dans ses conditions culturelles, historiques et géographiques, avec les exigences inéluctables du monde contemporain pour réussir à livrer un conception comme résultat.
Nous avons compilé quelques projets remarquables en Turquie dans ce contexte.
La mosquée Sancaklar à Istanbul
Comme une mosquée n’a pas de forme prédéfinie et qu’un endroit propre peut être une salle de prière, le projet s’est concentré uniquement sur «l’essence» d’un espace religieux, en s’éloignant des discussions sur la forme.
Le plaisir physique et émotionnel était au premier plan. Le design visait à représenter les formes les plus pures de lumière et de matières, tout comme un monde intérieur primaire, libre de tout fardeau culturel. La disparition du bâtiment dans la pente du site, l'ancrage au sol comme s'il avait toujours été là, se débarrasser de tous les engagements temporels et culturels étaient visés.
Le site du projet est situé dans un paysage de prairies qui est séparé des communautés fermées de banlieue environnantes par une rue très fréquentée.
Les seuls éléments visibles de la mosquée sont la cour entourée de murs horizontaux et d'une masse prismatique verticale de pierre (minaret), qui représente un «lieu» et l'inscription signifie qu'il s'agit d'un lieu de prière. Les cascades suivant la pente naturelle se transforment en marchés au fur et à mesure que l'on se déplace dans le paysage, descend la colline et mène à l'entrée de la cour inférieure.
Une salle de prière accessible directement, une simple grotte comme un espace, devient un lieu dramatique et inspirant pour prier et être seul avec Dieu.
L'intérieur est simple où les matériaux se présentent tels quels, sans redondance. Les murs et le plafond renforcent le sentiment de purification et d'humilité. L'espace peut être défini comme un espace de méditation. Le seul ornement est la lumière du jour qui fuit sur le mur de la Qiblah, changeant selon l'heure de la journée. Les fentes et les fractures le long de ce mur renforcent la directionnalité de l'espace de prière.
Un élément très spécial est la lettre «vav» de l’alphabet arabe sur un mur noir réfléchissant l'infini.
Première fois dans l'architecture de mosquée, les femmes ont la chance de prier juste au même rang que les hommes, contrairement à être à l'arrière comme dans toutes les autres. Elles sont placées dans une partie élevée et séparée de la salle.
Le bâtiment se fond parfaitement dans la topographie et de cette manière paisible, en restituant la forme du sol.
Cette fonction d'immersion et le toit vert tout au-dessus fournissent une isolation naturelle contre la perte et le gain de chaleur. Les matériaux paysagers sont principalement des plantes rurales qui ne nécessitent aucun entretien et qui se confondent avec la prairie environnante. Toutes ces caractéristiques empêchent l'utilisation d'énergie et d'eau supplémentaires.
Le bâtiment a été récompensé par la sélection du prix Mies van der Rohe en 2015, ainsi que de nombreux autres.
Le Museum Hotel Antakya
Le Museum Hotel Antakya est situé au centre d'Antioche, qui était autrefois connue comme la quatrième plus grande ville développée du monde sous le règne de l'Empire romain selon les sources anciennes. Le site est très proche de l’un des sites de pèlerinage les plus importants du Christianisme, l’Église Saint Pierre.
En 2009, son client a commencé des fouilles pour un projet d'hôtel 5 étoiles, mais dès que le processus a commencé, un nombre important de découvertes archéologiques remarquables appartenant à différentes civilisations ont été découvertes et révèlent l'impossibilité de construction d'un bâtiment conventionnel sur ce terrain.
La tension entre l’importance des découvertes archéologiques, les restrictions et les codes programmatiques stricts de l’hôtel ont été le principal déterminant qui a constitué le cadre contextuel et physique du projet.
Cette souche a renversé la typologie hôtelière conventionnelle et a avancé l'idée d'intégrer un musée public qui exposerait les découvertes archéologiques restaurées. Le programme de construction unique a vu le jour de cette manière et a permis à différentes classes sociales a renforcé l'idée d'une coexistence harmonieuse du public et du privé.
Les emplacements exacts des vestiges non encore découverts ont été déterminés en détail. Un auvent / toit protecteur à environ vingt-cinq mètres au-dessus des ruines archéologiques a été placé reposant sur de solides piliers en composite qui sont situés à des endroits vierges de ruines.
Les installations hôtelières communes du rez-de-chaussée telles que la salle de bal, le restaurant, la discothèque, la salle de sport et la piscine ont été placés à ce niveau en prenant comme référence l'architecture traditionnelle locale avec ses cours ouvertes et ses éléments paysagers.
Au niveau inférieur, à environ 15 mètres au-dessus des découvertes, une structure en treillis a été construite avec des poutres en acier. Les modules de chambre d'hôtel préfabriqués assemblés hors site ont été placés avec des espaces intermédiaires au-dessus de ce système par les grues. Juste sous les chambres, à environ 10 mètres au-dessus des ruines antiques, le hall de l'hôtel et les salons ont été conçus.
La fluidité et la perméabilité spatiales qui se poursuivent à travers chaque étage ont permis diverses connexions visuelles avec le site archéologique. A quelques mètres au-dessus des ruines, un musée d'archéologie a été conçu, facilement accessible depuis la route principale. De cette manière, le projet a été ouvert à un usage public en termes réels.
Dans ce cadre, le réseau de circulation composé de ponts suspendus et de rampes a été aménagé en fonction des ruines et leur a permis d'être observés par les visiteurs de près sans aucun contact physique.
Musée de peinture et sculpture d'Istanbul
Le projet consistait à transformer un bâtiment d'entrepôt existant dans la zone du port douanier de Karaköy en un musée d'art contemporain. Il était prévu d'accueillir 15 000 pièces, dont les exemples les plus importants de l'art turc depuis la fin de la période ottomane jusqu'à la période moderne.
Lors de la transformation du bâtiment de l'entrepôt en musée, la structure en béton armé est conservée telle quelle, tandis que les murs et les dalles sont enlevés afin d'obtenir une grille structurelle nue en 3D qui abritera les conteneurs du nouveau musée. Dirigés par une approche curatoriale, les objets d'art vont être catégorisés et rassemblés à l'intérieur de ces conteneurs.
Surplombant de manière vivante à l'extérieur du réseau, les conteneurs sont reliés par un réseau de rampes et de ponts. Les visiteurs circulent sur cet itinéraire, ayant un aperçu de la vue d'Istanbul fournie par la façade transparente à l'extérieur de la structure.
